Travaux de terrain du projet de recherche en écotoxicologie dans le secteur de Schefferville

L’équipe de gauche à droite : Emilie Reny-Nolin (coordonnatrice du projet MiraNor), Conrad André (guide de territoire et collaborateur de MiraNor), Eisinhower Rincon (étudiant au doctorat) et Mackenzie Martyniuk (étudiante au doctorat).

Le projet de recherche en écotoxicologie de l’étudiante au doctorat Mackenzie Martyniuk concerne l’impact de l’activité minière sur les poissons et leur habitat dans le Nord du Québec. Afin d’étudier cet enjeu, l’équipe a effectué des travaux de terrain dans les secteurs de Matimekush-Lac John et Kawawachikamach (Schefferville) à l’été 2021.

Les membres de l’équipe ont échantillonné 8 lacs dont 7 se trouvent à moins de 6 km des anciennes mines Iron Ore Company of Canada et Labrador Iron Mines ainsi que de la mine active Tata Steel Minerals Canada Ltd. L’équipe a aussi échantillonné un lac de référence situé à plus de 15 km des activités minières.

Maintenant que vous connaissez un peu mieux le projet en écotoxicologie de Mackenzie, peut-être vous posez-vous les questions suivantes :

Que signifie « échantillonner un lac » ?

Dans le cadre du projet de Mackenzie, l’échantillonnage des lacs incluait quatre types de prélèvement :

  • L’eau
  • Les sédiments se trouvant au fond du lac
  • Le zooplancton (petits invertébrés aquatiques)
  • Les poissons de type salmonidé

Pourquoi pêcher les poissons de la famille des salmonidés seulement ?

L’échantillonnage de touladis (truite grise ou truite de lac), d’ombles de fontaine (truites mouchetées ou truites rouges), de grands corégones (poissons blancs) et de ménominis ronds a été priorisé car ce sont des espèces fréquemment pêchées et mangées par les gens qui vivent dans la région.

Source des 4 images de poissons : Louis L’Hérault, MFFP

Qu’avons-nous fait avec les poissons après les avoir pêchés ?

Nous les avons pesés et mesurés puis nous avons prélevé huit échantillons :

  • Muscle (prélevé derrière la nageoire dorsale)
  • Branchies
  • Foie
  • Contenu stomacal
  • Cæca pyloriques
  • Rein
  • Écailles
  • Otolithes

Nous avons ensuite remis les poissons pêchés et échantillonnés aux membres de la communauté qui se sont montrées intéressées à les cuisiner.

Qu’arrivera-t-il ensuite ?

Mackenzie a ramené tous les échantillons d’eau, de sédiments, de zooplancton et de poissons au laboratoire de l’Institut national de la recherche scientifique à Québec, au Centre Eau Terre Environnement. Elle analysera ces échantillons afin d’évaluer la concentration de métaux présents dans chacun d’eux. Elle analysera également l’activité enzymatique, la teneur en lipides et les valeurs d’isotopes stables qui l’informeront sur la santé du poisson, ainsi que d’autres informations biologiques connexes.

Quels métaux seront analysés ?

Ces 14 éléments seront analysés dans chaque échantillon :

  • Aluminium
  • Arsenic
  • Barium
  • Cadmium
  • Chrome
  • Cobalt
  • Cuivre
  • Fer
  • Manganèse
  • Mercure (poissons seulement)
  • Nickel
  • Plomb
  • Sélénium
  • Zinc

Est-ce que les résultats des analyses de Mackenzie seront accessibles à tous ?

Oui, les résultats seront partagés avec la communauté de Matimekush-Lac John, la Nation Naskapi et la ville de Schefferville ainsi qu’à toute personne ou organisme en faisant la demande.

Si des lacs s’avèrent contaminés, pouvons-nous les traiter pour les décontaminer ?

Le projet de recherche de Mackenzie permettra de connaitre les concentrations de métaux présents dans les poissons et leur habitat et de comparer ces concentrations à celles recommandées par Santé Canada. Cependant, ce projet n’inclue pas la décontamination des lacs. Si ses recherches démontrent que les concentrations en métaux sont élevées et qu’il faut y remédier, les résultats seront transmis aux autorités compétentes afin qu’elles élaborent un plan de restauration environnementale.

Si vous désirez en connaître davantage sur le projet de recherche de Mackenzie Martyniuk et Patrice Couture, cliquez ici.