Travaux de terrain du projet de recherche sur les eaux souterraines dans le secteur de Tasiujaq

À l’été 2019, l’étudiant Milad Fakhari et le professeur Richard Martel ont fait des travaux de terrain sur la rivière Bérard à l’aide de membres de la communauté de Tasiujaq. L’objectif était de recueillir des données qui permettraient de confirmer la présence d’eau souterraine faisant résurgence dans la rivière Bérard et observée sur des images thermiques aériennes. Ces résurgences d’eau souterraine font office de refuges thermiques pour les poissons de la rivière à la recherche d’eau plus fraîche en été ou plus chaude en hiver.

Image thermique aérienne de la rivière Bérard et du canal latéral. Identification des piézomètres installés.

L’équipe a aménagé des piézomètres (tuyaux en acier inoxydable) dans le sol, dans le canal situé en parallèle de la rivière Bérard (à gauche sur l’image thermique aérienne) ainsi que sur la grève. Ces piézomètres permettent d’installer des thermographes qui enregistrent la température de l’eau souterraine tout au cours de l’année et des enregistreurs de pression qui mesurent les niveaux d’eau. Ils permettent aussi de recueillir des échantillons d’eau souterraine.

À l’été 2021, Milad et le professeur Jasmin Raymond ont travaillé en collaboration avec Arqivik Landholding Corporation de Tasiujaq pour organiser les travaux de terrain.

L’équipe a d’abord prélevé des échantillons d’eau souterraine à partir des piézomètres déjà en place. Ils ont aussi fait des prélèvements d’eau dans la rivière Bérard et des prélèvements de sol.

Ces échantillons ont été ramenés au laboratoire de l’INRS-ETE pour y mesurer les propriétés hydrauliques et thermiques ainsi que pour y analyser les composés chimiques tels les métaux et les anions.

Des mesures de concentration en radon dans l’eau ont ensuite été effectuées à plusieurs endroits le long de la rivière Bérard. Le radon est un gaz qui provient de plusieurs types de substrats géologiques et se concentre davantage dans l’eau souterraine. La mesure du radon est donc utilisée comme traceur pour confirmer la présence d’eau souterraine.

Ils ont ensuite récupéré les capteurs de pression et les thermographes installés deux ans plus tôt ainsi que les précieuses données de niveau d’eau et de température qui y étaient enregistrées. Puis les piézomètres ont été retirés du sol à l’aide d’un trépied et d’un bloc-chaîne.

Des demi-barils, aussi appelés infiltromètres, ont été installés temporairement dans le lit de la rivière Bérard. La mesure de la quantité d’eau qui s’y infiltre a été relevée régulièrement permettant d’évaluer la résurgence d’eau souterraine dans la rivière.

L’équipe a aussi mesuré le débit de la rivière Bérard à l’aide d’un débitmètre Doppler (ADCP). Cet instrument est déposé en surface de l’eau et est traversé sur la largeur de la rivière en suivant un transect perpendiculaire au courant. Les mesures sont enregistrées sur ordinateur, au cours de son déplacement.

 

Toutes ces précieuses données permettront de modéliser le comportement de la rivière Bérard et d’y simuler l’effet des scénarios de changements climatiques. Cette modélisation permettra de prévoir les variations de température des refuges thermiques et les impacts qu’ils auront sur les poissons de la rivière Bérard. Ces poissons de type salmonidés sont pêchés et consommés par la communauté de Tasiujaq. Il est donc d’une grande importance d’étudier cette magnifique rivière et ses refuges thermiques.

                                                               Professeur Richard Martel

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